BULLETIN N° 22 SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016
Académie des Sciences et Belles-Lettres de Besançon. Tristan BERNARD
De son vrai nom Paul BERNARD, il naît à Besançon le 7 septembre 1866 au N° 23 Grande Rue, la même où Victor Hugo a vu le jour au N° 138.
Il avait coutume de dire « sur la maison de Victor Hugo se trouve une plaque commémorative, mais sur la mienne il y a marqué : gaz à tous les étages ». Son père était originaire de Belfort où l’on était marchand de chevaux et maîtres de poste de père en fils.
Paul est un élève moyen, seules l’intéressent la composition française et la lecture des œuvres de Jules Verne.
La guerre et la chute de l’Empire amènent la famille Bernard à Paris et le père se lance dans l’achat et la vente de terrains, activité très fructueuse. Paul est demi-pensionnaire au lycée Condorcet et réussit à passer son baccalauréat puis s’engage dans des études de droit tout en faisant du sport et en se passionnant pour les courses de chevaux. Son parcours professionnel est assez sinueux puisqu’il sera tour à tour avocat, industriel et directeur sportif du vélodrome de Neuilly-sur-Seine où il restera quatre ans.
Il devient ensuite journaliste sportif où les courses de chevaux tiennent la plus grande place. En 1894, il parie sur un cheval nommé TRISTAN qui lui rapporte une petite fortune et décide d’adopter ce nom. C’est à lui que l’on doit l’invention du jeu de société Les Petits Chevaux.
Nouveau tournant de carrière : il se passionne pour le théâtre et écrira ou fera jouer pas moins de 74 pièces.
Il est l’invité des salons et l’on apprécie son esprit et ses bons mots : L’homme n’est pas fait pour travailler, la preuve c’est que ça le fatigue – Il faut mettre de l’argent de côté pour en avoir devant soi – L’on ne prête qu’aux riches et l’on a raison car les pauvres rembourseraient difficilement – Quand de Deauville on voit Le Havre c’est qu’il va pleuvoir et quand on ne le voit pas c’est qu’il pleut déjà –
Pendant l’Occupation, il est déporté à Drancy mais libéré grâce à l’intervention de Sacha Guitry et Arletty.
Il eut trois fils : l’un auteur dramatique, le second réalisateur de cinéma et le dernier phtisiologue qui contribua à la diffusion du B.C.G.
Il meurt le 7 décembre 1947 à Paris.
Société Havraise d’Etudes Diverses : Les Haleurs – Source Jean LEGOY.
Au temps de la marine à voiles on ne disposait pas des moyens actuels pour faire entrer et sortir les bateaux du port. Faute de vent, ils restaient plusieurs heures ou plusieurs jours sur rade ou dans le port.
Pour ceux qui voulaient quand même entrer ou sortir, ils devaient faire appel aux haleurs. Cette fonction était très réglementée et en 1860 il existait un service des jetées et deux services des bassins, commandés chacun par un maître-haleur. Celui-ci était assisté d’un second, responsable des haleurs, qu’il embauchait à la corvée. Leur nombre variait d’une dizaine à une trentaine suivant l’importance du bâtiment ou l’état de la mer.
Les cent dix haleurs affectés à ce travail étaient pour la plupart d’anciens marins, des ouvriers sans travail ou des vagabonds échoués là après une longue errance. Leur tenue était des plus sommaire : vareuse délavée, pantalon de toile à voiles usagée, chaussés de vieilles bottes de mer ou de sabots garnis de paille et le suroît enfoncé jusqu’aux yeux.
Les haleurs étaient aussi des sauveteurs et le plus célèbre d’entre eux fut Pierre Durécu. Né à Ingouville, il a été marin puis haleur. Il a accompli 59 sauvetages au cours de sa carrière mais le dernier en 1874 lui a été fatal car il a heurté un pieu en plongeant et il est mort peu après. Sa bravoure lui avait valu la Légion d’honneur en 1864.
Les équipes de haleurs ont été supprimées en 1886 à l’arrivée des remorqueurs et des cabestans électriques.
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Mr Jean-Baptiste GASTINNE a offert à la bibliothèque de notre Société un exemplaire de son dernier ouvrage :
LE HAVRE 1517 – 1789
Histoire d’une identité urbaine.
Editions PURH 2016
Nous l’avons remercié pour ce travail, fruit de longues et minutieuses recherches sur l’histoire de notre ville.