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Programme des conférences fin 2021

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SHED : Conférences de la fin de l’année 2021 : à 18 heures, au fort de Tourneville, salle Legoy (55 rue du 329e RI  76620 Le Havre)

 

Participation de la SHED à la journée du Patrimoine le samedi 18 septembre 2021 au Fort de Tourneville : la conférence par Thierry VINCENT et Ritsert RINSMA sur C. A. Lesueur, aura lieu ce jour-là (au lieu du 9 septembre), en clôture de l’exposition « Escale Australienne ».

Titre : Charles-Alexandre LESUEUR : De l’erreur à l’excellence. Itinéraire d’un naturaliste-zoologiste explorateur

On pourrait résumer la vie de Charles–Alexandre Lesueur en quatre temps fort de son existence, portée sur la découverte exotique du monde vivant et centrée sur sa représentation : croquis, dessins, aquarelles, lithographie.

Il est traditionnellement admis que son œuvre est exceptionnelle de justesse et de finesse d’exécution.

Pourtant, l’analyse montre dans un premier temps, une disparité dans le rendu de ses dessins naturalistes. Certains sont hésitants, d’autres sont irréalistes, parfois même ils sont entachés d’erreurs.

Au fil du temps et des continents, Ch.-A. Lesueur va toutefois domestiquer le crayon, et apprivoiser la couleur. Il progresse donc dans son art, pour finalement parvenir, à la fin de sa vie, à l’excellence.

Les deux conférenciers invitent les auditeurs à suivre, au travers d’une présentation illustrée,  l’itinéraire du naturaliste et explorateur, en participant, au plus près, à ses hésitations, à ses compromissions au regard de l’art dictateur, à son affranchissement par rapport aux contingences, à ses progrès et finalement à la maîtrise de son art.

 

Le jeudi 14 Octobre : Michel BALDENWECK :  docteur en sciences économiques et en histoire, chercheur associé au groupe de recherche d’histoire de l’Université de Rouen, a consacré plusieurs années à la rédaction d’un ouvrage en deux tomes : De la Résistance au rétablissement de la légalité républicaine en Normandie : histoire de la Seine-Inférieure (1940-1946) de l’Occupation aux lendemains de la Libération).

Titre : La résistance au Havre et dans son agglomération, 1940-1944 : découvrir et écrire l’histoire

… C’est aussi l’histoire des hommes et des réseaux qui se constituent au fil du temps et des évènements locaux et nationaux voir mondiaux : La naissance dès octobre 1940, de petits groupes d’amis qui devinrent résistants (Mouvement Général de Résistance avec Morpain, Hamon, Garreau … , autour d’Andréani qui ralliera Libération-Nord et le réseau Saint-Jacques, ou de groupe de sociabilité dans les entreprises : Jules Lefèvre, « Ateliers Duchesne « et quartier de « l’Eure », (avec louis Lagache et Maurice Hervé), « Augustin Normand » puis en 1941 l’entrée en guerre des membres du PCF et de la CGT avec « l’Organisation Spéciale » pilotée par André Duroméa et les FTPF, les premiers attentats en avril 41 et… les premières arrestations (Morpain Salgues…), les premières exécutions et déportations, puis la réaction va s’amplifier dans un contexte nouveau d’occupation et le choc du STO. Jean Maltrud (groupe honneur et patrie) et Jean Langlois initialiseront ce qui deviendra, sous la direction de Tsiritcht , le groupe du « Vagabond bien aimé » en 1942.

Le groupe Morpain connaitra une nouvelle vie appelée l’HEURE H, sous la direction de Guénot, (Mayer, Thomas et de beaucoup d’autres ) qui sera hélas arrêté puis exécuté en novembre 1943 à Rouen . Le groupement U55 de Claude De Beaumont à Montivilliers rejoindra les hommes de Jean Robinet qui formeront l’un des groupes les plus importants du Havre : France avant tout.

Ces actions de résistance et surtout de renseignements nécessiteront des liaisons rapides avec Londres et de nombreux réseaux de la France combattante s’installeront dans la région assurant ces transmissions : dès 1940 Saint-Jacques, Marathon, Cohors Asturies, Béarn, famille Martin.. et réseau ALLIANCE qui sont aussi assistés par les organisations de sauvegarde et de protection des aviateurs abattus (Shelburn , F2, Pat o’leary…)

Le début de l’année 1944 verra se concrétiser de nouvelles formations, d’autres grossiront, pour préparer la Libération : renseignements, participation à la Libération du Havre et de sa région : Sappey de Mirebel, groupe de Police, structure de commandement des FFI (Loisel, Naze,..…).

Le débarquement de juin 1944 que les habitants du Havre verront pendant deux mois de loin , impliquera une libération douloureuse suite aux bombardements incompréhensibles et massifs de septembre 1944. Les jeunes FFI, encadrés par les groupes existants, participeront à cette libération , subissant de nombreux morts et blessés comme ceux du bombardement du théâtre municipal (plus de 100 morts ) mais aussi des milliers de morts civils. Des histoires restent encore à explorer.

Puis de nouveaux pouvoirs s’installeront au Havre, autour du Comité Local de Libération, puis des élections municipales, départementales , de députés, des nouveaux conseillers de la République, referendums pour une nouvelle constitution, de nouvelles crises pendant que la France sort de la guerre provoquant le départ du Général de Gaulle en Mars 1946 : mais ceci est devenu une autre histoire !

 

Jeudi 18 Novembre ; Jean-François MASSE :

Titre : En 1833, les Francs-maçons à l’origine de la SHED

Sous l’impulsion de quatre Francs-maçons la SHED voit le jour en 1833. Parmi les 16 membres fondateurs, 7 sociétaires sont franc-maçon, et durant les 50 premières années de la société  de (1833 à 1883) le poste de président sera occupé pendant 27 ans par un « frère ».

Les buts de la SHED seront en tous points calqués sur les valeurs humanistes prônées par la franc-maçonnerie. Les travaux, communications et les sujets étudiés dans chaque séance sont divers et variés, les sujets concernant l’enseignement et l’éducation sont un thème central. Il faut préciser que les sujets religieux et politiques sont exclus.

Durant son premier demi-siècle d’existence l’on peut remarquer que 15 à 20% des membres de la SHED appartiennent à une loge maçonnique dont six vénérables (présidents) d’une loge havraise. Par la suite, bien que des Maçons fassent toujours parti de la société, ils y seront moins nombreux.

 

Jeudi 9 Décembre : Cédric COICAUD : Professeur d’Histoire-Géographie au collège Descartes, doctorant et chargé de cours à l’Université du Havre-Normandie (UMR-IDEES).

Titre :Le Havre, premier port baleinier français (1817-1868) .

A l’atrium de la bibliothèque Oscar Niemeyer

Après avoir totalement cessée au début du XIXè siècle en France, le gouvernement de la Restauration décide dès 1816 de relancer la chasse baleinière par le biais d’une législation incitatrice basée sur un système de subventions avantageux et une ouverture aux armements étrangers. Le Havre s’impose alors comme le plus important espace portuaire destiné à cette activité, grâce notamment à un armateur natif des Etats-Unis, le quaker Jérémiah Winslow (1781-1858). De 1817, date de reprise des armements baleiniers nationaux, à 1868 et le retour du dernier navire au Havre, le Winslaw, près de 580 bateaux ont quitté les ports français dont 75% pour la seule cité océane.

De cette intense entreprise qui mobilise près de 15 000 marins étrangers et français recrutés sur l’ensemble du territoire, des dizaines d’armateurs et de négociants, ainsi que des centaines d’industriels, d’artisans et de commerçants, il ne reste pratiquement aucune inscription patrimoniale et historique sur le territoire havrais.

Cette conférence sera l’occasion de présenter l’histoire de l’industrie baleinière havraise à travers divers points tels que les armements, le déroulement des campagnes, les techniques de chasse et l’utilisation des produits issus de cette activité.

 

Jeudi 13 janvier 2022 : Jean-Pierre WATTE : Archéologue honoraire au Muséum d’Histoire naturelle du Havre

 Titre : Deux siècles de recherches en préhistoire au Havre

 Le Havre occupe une place particulière en Normandie en ce qui concerne les recherches préhistoriques : c’est la ville qui totalise en ce domaine le plus d’articles scientifiques ! Certes la création du Muséum d’Histoire naturelle en 1846 et de la Société géologique de Normandie en 1871 ont joué un rôle essentiel dans l’intérêt porté par les Havrais à leur passé. Mais bien avant ces dates, des chercheurs se penchaient déjà sur les témoignages laissés par le passé.

Pendant plus de deux siècles on s’intéressa ainsi à une ville mythique disparue en mer, à un étage géologique décrit à partir de découvertes effectuées sur la plage, à un gisement sous-marin du début de la Préhistoire situé à l’emplacement de la grande digue, à des ateliers silex taillés de même époque ceinturant le Cap de la Hève, à des niveaux stratigraphiques néolithiques dans la ville basse livrant, entre autres, des restes humains… À chaque phase a correspondu des chercheurs qui, à leur époque, ont connu une grande notoriété. Le fait que leurs analyses soient souvent remises en cause à la lueur de nouvelles découvertes n’enlève rien à l’intérêt de leurs observations. Il faut rendre hommage au travail de ces archéologues qui ont œuvré avec les moyens et les connaissances de leur temps. Leurs tâtonnements, leurs erreurs parfois, font partie de l’histoire des sciences. Nos devanciers ont eu le mérite de faire participer leur ville aux grands débats qui alimentaient les réflexions d’alors ; ils ont chacun apporté leur pierre à l’édifice de notre savoir et c’est en s’appuyant sur ce qu’ils nous ont légué que nous pouvons continuer à progresser.

 Jeudi 10 février 2022 : Assemblée générale