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Conférence du 14 mars 2019 à 18H : Par Gérard REGNIER : Gérard Morpain – L’HOMME, LE RESISTANT

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SOCIETE HAVRAISE D’ETUDES DIVERSESAffiche Morpain

Fort de Tourneville – Archives municipales

55 rue du 329è R.I.

76620 LE HAVRE

Conférence du 14 mars 2019 à 18H

Fort de Tourneville/Archives municipales – Salle Legoy – Entrée libre

Par Gérard REGNIER : Gérard MORPAIN – L’HOMME, LE RESISTANT

 Gérard Morpain, professeur d’histoire, est nommé au lycée de garçons du Havre à la rentrée scolaire 1936. Il s’installe dans une maison avec jardin, au 16 rue de Verdun, à Sanvic. Il vit seul, avec son chien Fakir. Son épouse, chirurgien-dentiste, est restée à Paris avec leur fils Frédéric.

Morpain s’implique sans réserve dans son métier et passionne ses élèves. Il assure des cours d’histoire de l’art à l’Ecole des Beaux-Arts, où il les emmène parfois.

Franc-maçon depuis 1936, il rejoint rapidement la section havraise et s’intègre au réseau local, très dynamique.

À la déclaration de guerre, le 3 septembre 1939, âgé de 42 ans, il est classé « affecté spécial » et reste en poste au lycée.

À la rentrée, le 1er octobre 1940, il est consterné par l’état de la ville du Havre et ne supporte pas cette présence de l’armée allemande jusque dans les locaux du lycée. Une grande partie de la population a connu l’exode pendant les premières journées de juin 1940, tentant par tous les moyens de passer « de l’autre côté d’l’eau », désemparée par la défaillance des responsables de la cité : le départ du maire  Léon Meyer, du sous-préfet et de l’archiprêtre du Havre, embarquant sur le jules-et-Julie Siegfried le 9 juin. Ils avaient été précédés par le long cortège des troupes britanniques, rejoignant le port après avoir abandonné matériel et munitions. La plupart des francs-maçons havrais avaient fait partie de la cohorte de ceux qui tentaient de fuir la ville par tous les moyens. C’est dans ce contexte que, dès le mois de septembre 1940, Gérard Morpain décide, dans un réflexe patriotique de s’engager dans une résistance à l’occupant.

Il prend la tête d’un « Groupe de Résistance générale » qui se constitue et s’organise pour une action dans le paramilitaire et le renseignement.

Mais le 6 juin 1941, Morpain est arrêté, ainsi qu’une grande partie des membres du groupe. Ils sont transférés en août à la prison de la Santé, jugés en décembre 1941 ; Morpain et trois autres condamnés à mort sont exécutés le 7 avril 1942. Sa dernière lettre à sa femme et à son fils, écrite quelques heures avant son exécution, bouleversante, témoigne de la conduite héroïque, jusqu’au bout, de ce grand résistant.