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Les Tribulations d’une statue au Havre

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Résumé :

En 1838, les Havrais décident d’honorer leur concitoyen rendu extrêmement populaire grâce à son romain : « Paul et Virginie ». Ils demandent au fameux sculpteur et ami de Bernardin, David d’Angers, d’ériger une statue à la gloire de l’écrivain. On ouvre une souscription. David d’Angers se met à l’oeuvre.
Madame Aimée Martin, veuve de Bernardin de Saint-Pierre, offre une somme importante. Mais il faudra attendre 14 ans pour concrétiser ce projet ! Après de nouveaux retards, provoqués par la Révolution de 1848, la statue de bronze qui pèse deux tonnes arrive finalement au Havre, par le chemin de fer en 1851.
Le 9 août 1852, le monument est dévoilé au cours d’une grande fête populaire devant l’entrée du Musée-bibliothèque face l’anse des pilotes. De nombreux discours sont prononcés, on retiendra plus particulièrement celui d’Ancelot et d’Alfred de Musset. En 1893, dans la ville agrandie et délivrée de ses murs, la statue déménage pour la place de la Mâture. En 1922, elle est déplacée dans la Cour d’honneur de l’Hôtel de ville puis mise à l’abri pendant la Seconde Guerre mondiale elle échappe à la fonte. En 1952, elle est placée au pied du grand escalier du Palais de Justice où l’on peut encore l’admirer. Elle est classée Monument historique par arrêté du 8 mai 1978.

« Les Tribulations d’une statue au Havre », par Elisabeth Audoin.

 

Courte biographie : David d’Angers

Fils d’un soldat retraité de la république qui exerçait, dans sa ville natale, la profession de sculpteur-ornemaniste, David débute ses études artistiques sous la direction de Marchand et Jean-Jacques Delusse professeurs à l’École centrale d’Angers entre 1806 et 1807.

Son père s’oppose à la résolution de son fils de se rendre à Paris pour accomplir sa vocation et refuse de financer son départ. Après une tentative ratée de suicide, son père le laisse partir pour Paris avec quarante cinq francs collectés par sa mère et ses sœurs, et cinquante francs que lui prête son maître, Delusse.

À Paris, en 1808, David, sculpte des ornements à l’arc de triomphe du Carrousel, puis il travaille sur une frise du palais du Louvre.

En 1809, il obtient une médaille à l’Académie, et est remarqué par son homonyme le peintre David qui le prend sous son aile et le fait travailler dans son atelier. Il suit aussi l’enseignement des sculpteursAugustin Pajou et Roland. Ses ouvrages, exposés un peu plus tard au concours d’essai, lui permettent de bénéficier d’une pension de six cents francs votée par la ville d’Angers.